Et pour cause : son objectif, c’est de faire hurler la Musique le plus fort et le plus longtemps possible, depuis qu’un petit malin s’est aperçu, à l’époque glorieuse des juke-box, que les disques qui sonnaient plus fort enregistraient plus de recettes que les autres.
Cette guerre qu’on appelle communément ‘loudness war’ consiste en effet à se débrouiller pour que le volume perçu d’un enregistrement soit le plus fort possible. Et depuis que l’audionumérique a repoussé les limites en la matière, elle n’en finit plus d’assassiner le gros des œuvres musicales publiées, mais aussi des films… tant qu’à faire !
Saviez-vous que ce qu’on appelle bien pompeusement ‘version remastérisée’ consiste le plus souvent à faire sonner plus fort un enregistrement pour vous leurrer sur sa ‘meilleure définition’ et vous pousser à le racheter, avec la bénédiction de Rock & Folk, des Inrocks ou de Télérama ?
Saviez-vous que ce procédé, non content de détruire la dynamique de l’œuvre initiale (les piano, pianissimo, forte, fortissimo, etc.) n’est sans doute pas un cadeau à faire à vos tympans ?
Saviez-vous qu’il n’est pas un ministre de la culture ou de la santé pour avoir interpelé les responsables de ce crime, notamment cette industrie du disque qui chouine sur le fait qu’elle gagne moins de milliards qu’auparavant, et qui saccage sans vergogne les disques des Beatles, de Coltrane ou d’AC/DC? Ou encore ces radios qui surcompressent le son déjà surcompressé des disques pour n’en faire qu’un magma dont émergent des messages publicitaires.

Les preuves ? Des milliers d’albums dont il suffit d’afficher la forme d’onde pour se rendre compte qu’en dépit des grandes avancées technologiques en matière d’audio au cours de ces trente dernières années, on régresse sur l’essentiel. Les preuves? Allumez votre radio et écoutez le son hénaurme des chansons en comparaison avec les disques originaux que vous possédez. (...)"
Extrait de l'édito du site "Audiofanzine" du 27/02/15 (par "Los Teignos")